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elmouja- la vague

Il y a 3 ans le naufrage de Bechar- III- Que reste-t-il?

17 Novembre 2007 , Rédigé par Gildon Publié dans #Au delà des mers





 



   Parmis les derniers voyages de Bechar, voici un des plus mouvementé.
(le Bechar faisait partie de "la ligne sud" (Afrique-Golf persique-  Inde- Extrême- Orient)


 Récit parut dans le journal L'Expression du mardi 25 septembre 2001 par A Z.


     Abandonnés depuis deux mois aux larges des Philippines, sans nourriture ni soutien moral, les membres de l’équipage du navire «Béchar», appartenant à la compagnie maritime nationale, se demandent s’ils sont toujours Algériens.

    Plus d’une trentaine de marins, entre officiers et élèves officiers, doit actuellement sa survie aux dons de la Croix-Rouge philippine. Abandonnés depuis plus de deux mois, sans aucune nouvelle de leurs proches et encore moins de la tutelle, le sort de ces hommes est malheureusement incertain. Largué au port de Cebu, à 400 kilomètres de Manille la capitale, l’équipage se nourrit de lait et de pain.

cebu.jpgCebu


    Le navire de la marine marchande algérienne a été, en réalité, lâché par le même affréteur qui avait abandonné le «Zaccar» à Marseille et un autre navire à Las Palmas, lesquels avaient déjà fait l’objet d’une enquête dans l’une de nos précédentes éditions. L’Arabian Tankers Compagny (ATC), avait, rappelons-le, conclu un contrat pour le moins invraisemblable, sur la base duquel les 3 navires ont été affrétés chacun à 900 dollars par jour, ce qui représente moins de 20% de leur coût journalier. Sans état d’âme aucun, l’ATC les avait abandonnés après avoir tiré le maximum de plus-value.

     Interdits de relâche, le commandant de bord et son équipage sont donc coupés du monde, ne pouvant couvrir que l’équivalent de 20 jours de besoins en nourriture. La Croix-Rouge fait de son mieux. Mais à chaque fin de mois, les marins du pavillon national sont condamnés à la faim et à l’inquiétude. Le plus grave c’est que faute de médecin, ils sont en train de périr à petit feu. Certains sont dans un état d’amaigrissement avancé. Selon le témoignage du parent d’un de ces marins préférant garder l’anonymat par peur de représailles contre son fils, beaucoup ont perdu entre 10 et 15 kilos. D’ailleurs, les membres de l’équipage jurent d’introduire une action en justice contre leur direction pour les avoir abandonnés dans des conditions déplorables. Des sources bien informées ont laissé entendre que la direction de la Cnan aurait envoyé la modique somme de 3000 dollars, alors que normalement le budget de bord selon les us maritimes ne doit pas être inférieur à 5000 dollars. Même cette somme de 3000 dollars n’est pas arrivée à sa destination parce que tout simplement interceptée par le créancier philippin, auquel la compagnie maritime algérienne SNTM Cnan doit une somme depuis un certain temps.
 
   Par ailleurs, les parents des marins s’interrogent sur le rôle de l’ambassade algérienne aux Philippines dans des cas pareils. «Il est très difficile pour un Algérien notamment un marin d’accepter l’aumône de la Croix-Rouge», indique l’un d’entre eux. «Mon fils, dont j’étais toujours fier parce qu’il navigue sur toutes les mers à bord des navires battant pavillon algérien ne s’est pas étonné du fait qu’il soit abandonné par sa tutelle, mais il ne s’est jamais attendu à ce que l’ambassade, qui représente la République algérienne, ne demande pas de nouvelles des concitoyens largués au large».

   Force est de se demander à qui profite la déchéance d’une flotte qui était l’une des plus importantes et des plus crédibles au monde.



 

Coupures de presse du naufrage

Ships stricken by Algerian storm
Algerian rescue teams are searching for about 18 missing sailors after fierce storms caused three shipwrecks off Algiers, killing at least one sailor.

Another three people were killed when their homes collapsed, Algerian fire services told national radio.
One official said gale force winds overnight whipped up waves more than 8m (26ft) high.
Two Algerian ships were reported to have run aground, while a Turkish cargo ship was sunk.
The body of one crew member from the Turkish vessel was recovered, civil protection officials said, quoted by the Algerian state news agency.
"There is one victim among its crew... and a search is still on to find the other crew members," an official said.

Airborne search

Reuters has reported the deaths of two crew members from the Algerian cargo ship Bechar, which sank on Saturday night.
One survivor who was taken to hospital, Mostapha Rezoug, told state television: "I can't believe I am still alive, this is really a miracle."

The coastguard and navy launched a search and rescue mission.
The third stricken ship was driven ashore at a suburban district of Algiers, but no casualties have been reported.
Fishing vessels also hit trouble, with one sinking in the port of Algiers, a photographer for the AFP agency reported.
It was not clear whether the oil refinery at Algiers port had been damaged in the storm.
Some 140mm (5.5in) of rain was reported to have fallen in 48 hours across parts of Algeria.

Story from BBC NEWS:
http://news.bbc.co.uk/go/pr/fr/-/2/hi/africa/4011255.stm
Published: 2004/11/14 15:10:30 GMT
© BBC MMVII


 


Bechar une simple épave

Extraction du Béchar

Six soumissions enregistrées

Six offres ont été enregistrées mercredi dernier lors d’une séance d’ouverture des plis au siège de la Compagnie nationale algérienne de navigation (Cnan) pour l’extraction de l’épave du Béchar, alors que celle du Batna a été cédée à un Syrien, a appris l’agence AAI, de source proche de la compagnie.

Six compagnies, dont une nationale, ont soumis leur offre, mercredi dernier, lors d’une séance non ouverte à la presse, en réponse à un appel d’offres national et international lancé par la Cnan. Il s’agit de deux entreprises hollandaises (Subtec et Smith), une française (Hydro Cast), une libanaise (Maritim Salvage), une espagnole (Technosub) et enfin une algérienne (IEMITS). Quant à l’épave du Batna, après l’ouverture des plis des offres (plus d’une dizaine), celle-ci a été finalement cédée à un soumissionnaire syrien, a appris encore AAI de même source.

   L’extraction de l’épave du Béchar, qui a échoué au port d’Alger dans la nuit du 13 au 14 novembre 2004, est rendue nécessaire par la réglementation maritime, car cette épave peut constituer un danger pour la navigation, notamment pour les petites embarcations de pêche à leur entrée ou à leur sortie du port. L’armateur national va ensuite probablement procéder à la vente « à la ferraille » de cette épave vu l’état du navire avant son échouage, puisqu’il était en arrêt technique depuis une année avant son échouage et les dégâts subis lors de la violente tempête qui a emporté 16 marins de son équipage (sur 18), dont le commandant de bord. L’épave du Batna, qui avait été déséchoué le 11 février dernier après avoir échoué lors de la même tempête sur la plage des Sablettes, à Alger, a enregistré plus d’une dizaine d’offres le 11 avril, lors d’une séance à huis clos. Elle a finalement été cédée à une entreprise syrienne, mais on ignore le montant.

  L’épave du Batna, vraquier de la Cnan, a pu être déséchouée après une opération qui a duré plusieurs mois, confiée à l’entreprise espagnole Technosub, qui vient de soumissionner pour le Béchar. « Nous espérons que la vente de l’épave du Batna nous rapporte au moins le montant du coût du déséchouement, qui a été d’un million d’euros », avait déclaré récemment à AAI, Lyès Khlilifi, capitaine d’armement à la Cnan.





 Que deviennent ses frères ?

 Le Bechar avait trois frères ( sister ships ) le Biskra, Bel Abbes et Bouira.

Le même type de navire, les vraquiers Biskra et Bouira ont été cédés à un peu plus de 500 000 dollars chacun. Un prix largement en deçà de leur valeur réelle sur le marché. En effet, d’un poids de 4689 t chacun, les deux navires auraient ramené à l’Etat 1 406 700 dollars chacun, s’ils avaient été vendus en tant que ferraille, à raison de 300 dollars la tonne, prix pratiqué à l’époque sur le marché des déchets ferreux.
Le Bel Abbes, a  eu plus de chance que le Bechar etant donné qu'il était aussi au mouillage à Alger lors du naufrage, il a vite été mis à quai à Béjaia ou il se fera oublié pendant plus de 12 mois ( perte sêche de plus de 75 000 $ ). Vendu à un armateur egyptien en mars 2006.
bel-abbes-copie-2.jpgex-bel-abb--s-copie-1.jpg

Le Bel Abbes à Béjaia avant de prendre le nom de Mega Star , bât pavillon comorien, port d'attache Moroni.


Bouira vendu en 2006, navigue toujours sous le nom de Oriental Sun (plus de mâts de charges au  milieu). ex-bouira-copie-1.jpgbiskra.jpg



 
 
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