Des navires et des hommes- Que reste t-il du Tindouf
Le Tindouf et le Gara Djebilet sont sans doute deux noms qui ont fait peur à des générations de jeunes algériens appélés au service militaire, heureusement c'étaient aussi les noms de deux superbes navires aux caractéristiques un peu spéciales.
Le Tindouf a vu le jour le 29/06/1976 à la Rochelle, livré en 1977 par la Société Nouvelle des Ateliers et Chantiers de la Rochelle-Pallice, chantiers n° 1222 pour la Cnan qu'il quittera d'ailleurs pour d'autres horizon en 2003.
le Tindouf se caractérise par ses 2 ponts et sa polyvalence dans le chargement et déchargement (horizontal et vertical) c'est ce qu'on appelle dans le jargon maritime un RO/LO.
IMO: 7429114, MMSI: 357958000
Simple coque
Tonnage: 2502 TJB/ et 3960 TPL
Tirant d'eau: 6.55 m . Vitesse: 14 nds
Le Tindouf avait deux sister ship dont l'algérien Gara Djebilet. Destinés principalement aux transports de colis lourds grâce à une bigue de 90 T et 4 mats de 10 T pour le transbordement vertical.
Ces deux navires peuvent aussi accueilli horizontalement des engins roulants comme des remorques dont leurs peuvent aller jusqu'à 600 T.
Abandonné par la Cnan après plusieurs saisies à l'étranger dont celle de 2001 au port d'Alger durant plusieurs mois, le Tindouf dans un état lamentable trouve des nouveaux acquéreurs grecs et battre pavillon nord coréen avant de prendre celui du Panama, call sign 3EAC3, et porte le nom de Nardos.
Quelques semaines après sa vente il est saisi à Trieste le 30/ 01/ 2004 pour pas moins de 49 défaillances techniques et administratives.
Voici un petit résumé de cette inspection:
Arrivée à Trieste pour décharger 2.614 tonnes de pommes de terre et d'agrumes. La navire qui bâtît pavillon de la Corée du nord était sur la liste noire de la plus part des ports européens..
Quarante-neuf défaillances ont été constatées dans des domaines tels que la convention STCW, la prévention des incendies et de lutte contre l'incendie, l'équipement de navigation à bord,la MARPOL - Annexe I, de la salle des machines et de l'appareil à gouverner, les espaces de travail et la prévention des accidents, l'équipement SMDSM
La saisie a duré jusqu'au 12 février 2004, ou il a été autoriser à se rendre sur ballast à Alexandrie pour rejoindre directement les chantiers de Suntech Corporation FZCO pour réparation.
Malgré les réparations, l'ex Tindouf reste cependant banni des ports de la Méditerranée, il est à nouveau saisi à
Alexandrie le 12/03/2006 toujours dans le même port le 29/05/2007 . A Bandar Abbas , en Iran du 23/07/2006 au 27/06/2007 et même à Aqaba le 07/09/23006.
Gara Djebilet
Il était le sisiter ship de Tindouf, acquit par la Cnan en 1976 et vendu en 2005 pour prendre le 22 /06/ 2005 le nom de Gulf Flower III et depuis le 16/12/2007 celui de Iceberg I ( Pavillon du Panama, Call Sign: 3EBE2
IMO: 7429102, MMSI: 371080000)
( Photo: J. Miralles)
Lors de la tempête qui a fait coulé le Bechar le 13/ 11/ 2004 à Alger, Gara Djebilet a été sauvé de justesse , voici un article de presse d'El Watan de ce jour là.
Une catastrophe évitée de justesse
Au moment où les Algériens se préparent à célébrer l’Aïd El Adha, le cargo Ghar Djebilet, appartenant à la Compagnie nationale de navigation (Cnan), amarré à la jetée Mustapha (quai de relâche) à quelques centaines de mètres du port d’Alger, a failli se retrouver sous l’eau.
« Heureusement que nous avons renforcé les amarres du navire, sinon il aurait subi le même sort que le Batna », lâche un employé du service des amarres précisant que Ghar Djebilet « traîne depuis plus d’une année entre la jetée et la rade ». D’après l’officier de régulation du trafic au port d’Alger, l’incident a eu lieu dimanche 16 janvier. En effet, le navire, vide de tout chargement et en difficulté, a chaviré à « tribord (partie droite d’un navire quand on regarde vers l’avant) de 25 à 30° ». « Un membre de l’équipage a alerté la capitainerie faisant état d’un balancement de l’appareil sur le côté. Une équipe de chefs mécaniciens appuyée par 5 remorqueurs a été dépêchée sur place pour essayer de maintenir en équilibre le navire qui a tangué », précise-t-il en assurant que le navire a pu être redressé à hauteur de 10 degrés. Selon lui, le cargo aurait tangué suite à une panne d’énergie ayant entraîné une défaillance au niveau du système hydraulique assurant l’équilibre du bateau. Contactée, l’assistante du chargé de la communication au niveau de la CNAN affirmera que l’incident est dû à une « mauvaise communication au niveau des ballasts » ce qui a engendré, selon elle, une petite gîte du navire. Interrogée sur les causes de cet incident, notre interlocutrice affirmera que les raisons n’ont pu être déterminées pour l’instant et qu’il faudrait « une petite enquête » pour arriver à situer les responsabilités. Même son de cloche du côté du directeur de l’armement de la CNAN, M. Khelilifi. « Les raisons de cet incident peuvent être soit techniques soit humaines. C’est un incident qui peut arriver à n’importe quel moment », indique-t-il. Le cargo, ajoute notre interlocuteur, à l’arrêt depuis plusieurs mois, est déjà vendu. « Nous attendons que son acheteur se présente pour le reprendre », dit-il. Dans un autre chapitre, des employés du service amarrage que nous avons rencontrés à la capitainerie du port d’Alger ont soulevé différents problèmes, principalement ceux liés à la sécurité, au manque d’effectifs et aux salaires : « Imaginez qu’au niveau de tout le port d’Alger, du quai numéro 5 jusqu’au quai numéro 35, il n’y a que six armateurs et trois canots. Nous avons certes quatre équipes mais nous travaillons 24 heures sans relâche. Et si, par malheur, un incident se déclarait de l’autre côté du port, dans un autre quai, nous serions dans l’obligation de nous déplacer tous les six vers ce lieu », raconte l’un d’eux. Nos interlocuteurs précisent que le nombre des armateurs et celui des canots a diminué de moitié par rapport aux années précédentes : « Nous avons interpellé la direction générale pour des recrutements, mais nous n’avons eu aucune réponse. » Pour rappel, le Batna, un autre cargo de la Cnan a échoué, au port d’Alger, la veille des fêtes de l’Aïd El Fitr avec à son bord tous les membres de son équipage, c’est-à-dire 16 personnes et 4 disparus. Ce céréalier a été emporté par une violente tempête qui lui a fait rompre ses amarres avant d’échouer sur les enrochements de la jetée Kheireddine. L’enquête diligentée par la Gendarmerie nationale a conclu à une défaillance humaine et « non-assistance à personnes en danger ». A noter enfin que les demandes des photographes de presse de se rapprocher davantage du navire ont reçu un niet de la part des responsables au port d’Alger.